Une étude scientifique, dirigée par Biagio de Mauro de l’Université de Milan, s’est intéressée à l’impact des sables du Sahara sur les neiges alpines. Pendant trois ans, des chercheurs ont scruté un site de la Vallée d’Aoste (Italie) à une altitude supérieure à 2.160m. Durant cette période d’étude, plusieurs épisodes venteux ont déposé sur les Alpes des quantités importantes de sables venus du Sahara. Les conséquences sont sans appel. Avec leur couleur rougeâtre, ces sables modifient la dynamique de fonte de la neige. Ils foncent la couleur de la neige qui reflète moins les rayons du soleil. Résultat : la fonte est accélérée. Cette logique n’est pas nouvelle, mais cette étude donne une vision très quantitative des choses.
Lire aussi : une étude explique qu’en 2100, seules 24 stations resteront skiables
Dans la zone étudiée, ces dépôts de sables ont eu un impact sur la date de fonte des neiges. La pire année étudiée (hiver 2015-2016), la fonte a débutée près de 38 jours en avance ! Plus d’un mois d’enneigement impacté par ces particules venues d’Afrique, soit près de 20% de la saison de neige.
Si ces sables peuvent avoir des effets bénéfiques – les sables venus d’Asie et qui se déposent dans les forêts de l’Ouest américain apportent des nutriments dont se nourrissent certains végétaux – ils n’ont pas encore été étudiés en Europe. Pour l’heure, il semble surtout que les années qui voient les plus forts dépôts de sables du Sahara soient, via une fonte plus rapide des neiges, des années plus propices à des sécheresses importantes l’été venu.
Lire aussi : l’étude dans son intégralité sur Cryosphere (en anglais)
Illustration © DR